jeudi 28 décembre 2023

Script du podcast "al-Andalus : le révisionnisme cosmopolite"


Comme je cite un peu partout de larges extraits du livre de Philippe Conrad, Al-Andalus : l'imposture du "paradis multiculturel", je poste exceptionnellement le script du Cigarillos&Calva n°8 de façon à ce que vous puissiez différencier mes propos, sans guillemets, de ceux de l'auteur, entre guillemets.

***

Al-Andalus : le révisionnisme cosmopolite

 

Il y a, en France, trois sortes de révisionnisme.

 

Tout d’abord, il y a le révisionnisme autorisé, c’est celui qui consiste à salir ou à nier l’histoire des Blancs ou l’histoire de l’Eglise catholique :

 

-          on peut attaquer la réalité de « nos ancêtres les Gaulois »,

-          on peut inverser les bourreaux et les victimes des guerres de religion,

-          on peut inventer toutes sortes de théories contre sainte Jeanne d’Arc, de sa virginité à son existence-même, en passant par la façon dont elle est morte et par sa qualité-même de femme,

-          on peut mentir ouvertement sur l’esclavage en réussissant un double exploit : 1er exploit : réduire l’esclavage à sa portion la moins longue de l’histoire, c’est-à-dire à celle de certains « Blancs » contre les Noirs et encore je mets le terme Blancs entre gros guillemets ; 2ème exploit : nier la traite des Blancs (hommes, femmes et enfants) et la traite particulière des Blanches qui s’étend jusqu’à la fin du XXème siècle,

-          on peut réécrire l’histoire de la colonisation en faisant par exemple croire aux Algériens qu’ils sont un peuple rebelle et indépendant qui a gagné la guerre d’Algérie.

 

D’ailleurs, je me permets une parenthèse à destination des Algériens, qui sont les plus vindicatifs contre la France, je leur rappelle que lorsque le roi Charles X a décidé d’installer la France de l’autre côté de la Méditerranée en 1830, l’Algérie était sous contrôle turc depuis 1515. De plus, comme le rappelle Bernard Lugan dans son livre Pour en finir avec la colonisation, paru en 2006 aux éditions du Rocher, au plus fort de la colonisation il y avait 1 500 000 Européens installés dans tout l’Empire français, or en 2006 il y avait en France plus de 6 millions d’habitants originaires de l’ancien domaine colonial.

 

Je ferme la parenthèse et je passe, après le révisionnisme autorisé, au révisionnisme interdit.

 

En effet, alors que ce qu’on appelle le révisionnisme est finalement le mode opératoire de tout historien qui se respecte, c’est-à-dire l’études des faits sans a priori ni transposition à d’autres périodes la grille de lecture de notre époque, il y a un thème sur lequel les résultats de vos recherches historiques peuvent vous mener droit devant un juge : la triple question du national-socialisme, d’Adolf Hitler et de ce qu’il est convenu, depuis les années 60, d’appeler la Shoah. Toute pensée non conforme sur ces questions est, de fait, illégale.

 

Après le révisionnisme autorisé et le cas très particulier, spécifique et inédit du révisionnisme interdit, il y a un troisième révisionnisme qui a sa place, c’est le révisionnisme politiquement incorrect mais encore autorisé pour l’instant : celui qui consiste à laver l’honneur de nos ancêtres (dès lors qu’on ne touche pas trop à la question juive). Et c’est justement le cas de la Reconquista et d’Al-Andalus. Face au révisionnisme cosmopolite qui est en fait un pur mensonge, un contre-révisionnisme, une contre histoire existe et tend de plus en plus à supplanter l’histoire officielle, même si chaque pas fait dans le sens de la vérité historique est un effort et une bataille idéologique.

 

Le révisionnisme cosmopolite sur l’Espagne musulmane consiste à dire que le joug musulman sur tout ou partie de l’Espagne, au sein d’un espace appelé Al-Andalus, aurait constitué une espèce de paradis multiculturel et un modèle de coexistence des religions musulmane, juive et chrétienne ; et que ce paradis multiculturel aurait été saboté par l’horrible, la fanatique et l’intolérante Reconquista catholique.

 

Hé bien voyons cela de plus près à l’aide de l’ouvrage écrit par Philippe Conrad et paru en 2020 aux éditions de La Nouvelle Librairie, ouvrage titré sans complexe Al-Andalus, l’imposture du « paradis multiculturel ».

 

Cependant, avant de voir en quoi l’histoire de l’Espagne musulmane a été falsifiée par le camp de la tolérance, restituons un peu le contexte :

 

-          Les musulmans envahissent l’Espagne en 711 et la soumettront jusqu’en 1492. Les derniers musulmans seront expulsés quasiment mille ans après l’invasion, en 1614.

-          La vision partiale et militante de cette période peut être ainsi résumée : les envahisseurs chrétiens doivent faire repentance pour avoir détruit le « paradis multiculturel » , le modèle de civilisation qu’aurait incarné, huit siècles durant, le monde d’Al-Andalus.

 

En effet, comme pour le film « Vaincre ou mourir » sur l’écrasement de la Vendée par la République, la diffusion de la vérité sur l’histoire de l’Espagne fait peur aux tenants politiquement correct. Philippe Conrad nous apprend notamment ceci : « Chez nous aussi, les déconstructeurs sont à l’œuvre […] Tout à fait révélateur de l’état d’esprit qui prévaut en ce domaine dans la presse bien-pensante, un article paru dans Le Monde du 13 juin 2019 s’en prend ainsi au parc historique qui, inspiré du modèle du Puy du Fou, s’est ouvert à Tolède, l’un des hauts lieux de l’histoire espagnole. Il s’agirait, selon l’analyse proposée par le journal, de présenter une histoire romancée et magnifiée de la ville, une entreprise censée renforcer le lien fort que les Espagnols entretiennent avec leur histoire. Une entreprise jugée inquiétante en ce qu’elle va légitimer une vision du passé tragique et conflictuelle qui va naturellement privilégier, au détriment de l’héritage andalou, le passé wisigothique et reconquérant de la cité du Tage… »

 

Le Système, c’est-à-dire les grands médias, le Gouvernement et l’Education nationale, sont porteurs d’une vision idéalisée d’Al-Andalus qui leur permet d’exprimer et de légitimer leur détestation de l’Espagne chrétienne.

 

Vision du politiquement correct

 

« La disparition progressive de l’islam ibérique est perçue comme une catastrophe irréparable. Dotée d’une civilisation supérieure, pont culturel entre l’Orient et l’Occident, al-Andalus a été victime des Barbares du Nord et, sept siècles plus tard, les descendants de ces derniers sont invités à se repentir et à reconnaître la place qui doit revenir à un islam victime de leurs ancêtres. »

 

« L’historiquement correct d’aujourd’hui a validé la vision selon laquelle l’Al-Andalus musulman avait été une terre de tolérance […] qui permettait la coexistence pacifique des trois religions musulmane, juive et chrétienne. »

 

 

Si on remet l’histoire à l’endroit

 

« Nous savons aujourd’hui que l’Espagne musulmane a instauré, comme toutes les sociétés islamiques au fur et à mesure que s’effectuait la conquête, la dhimmitude, un système autorisant, certes, la pratique d’autres religions mais réduisant leurs fidèles […] au rang de sujets de seconde zone, soumis à des discriminations fiscales, judiciaires ou vestimentaires humiliantes, confirmant dans l’espace du quotidien la supériorité reconnue aux […] » musulmans.

 

Dhimmitude

 

Dans son ouvrage, Philippe Conrad explique en quoi consiste la dhimmitude, ce traitement qui vise à soumettre et à dégrader les chrétiens sur leurs propres terres, sans oublier de rappeler que les dhimmis étaient « régulièrement rançonnés ou massacrés », notamment en raison de la vulnérabilité qu’occasionnait de fait l’interdiction du port d’arme.

 

La dhimmitude c’est aussi cet odieux système de collecte d’enfants Européens destinés à servir d’infanterie aux occupants musulmans : ce prélèvement d’enfants blancs est pratiqué du XIVème au XVIIème siècle. Voilà plus de 300 ans d’injustice faite aux enfants blancs dont n’ont rien à foutre les gauchistes qui nous rebattent pourtant les oreilles des plus de 300 ans d’esclavage des Noirs. Je ne dis pas cela pour nier la souffrance de quelque peuple que ce soit, au contraire, je le dis pour m’élever contre l’injustice permanente faite aux victimes blanches dont la couleur de peau leur enlève systématiquement ce statut de victime après lequel, certes, nous ne courons pas, mais qui permet de mettre à mal l’idée antiblanche selon laquelle nous serions les grands méchants de l’histoire de l’humanité. Al-Andalus prouve tout le contraire.

 

La condition très particulière des dhimmis est une preuve parmi beaucoup d’autres que les musulmans ne sont pas des persécutés mais des persécuteurs.

 

Des parallèles avec notre époque

 

1.      Pro-musulmans contre défenseurs de la nation

 

En l’an 713, « le noble wisigoth Théodomir traite avec les envahisseurs pour conserver le contrôle personnel d’une partie du sud-est de la péninsule et ce scénario se reproduit dans d’autres régions. Il facilite la tâche des […] » musulmans « […] dont les effectifs sont limités ».

 

En 721, les musulmans subissent une défaite à Toulouse contre Eudes d’Aquitaine. Et en 722, les Espagnols infligent enfin à leur tour une défaite aux musulmans dans les montagnes asturiennes, dans une ville qui s’appellera par la suite Covadonga, une altération de Cova dominica, nom donné au sanctuaire élevé en l’honneur de la Vierge Marie par les Espagnols qui attribuèrent leur victoire contre les musulmans à la protection de la sainte mère de Dieu. « Dix ans plus tard, le Franc Charles Martel donne un coup d’arrêt aux initiatives musulmanes en Gaule à la bataille de Poitiers. […] La pression des principautés chrétiennes du Nord et de l’Empire carolingien stabilise la frontière entre les mondes musulman et chrétien […]. »

 

Ce qu’on voit ici est un schéma calquable sur la situation que nous connaissons actuellement :

 

è les nobles wisigoths qui aident l’ennemi à s’installer en Espagne pour conserver leur position dominante personnelle, sont comme le gouvernement et les associations gauchistes qui aident le tiers-monde à s’installer  en France pour conserver leur domination sur la droite anti-immigrationniste

è Eudes d’Aquitaine, les Espagnols des Asturies et Charles Martel qui ont défendu leurs terres, leurs foyers, leur foi et leur liberté, sont ce qu’on appellerait aujourd’hui des fachos, des terroristes d’ultra droite néo-nazis opposés au dogme du très-bien-vivre-ensemble

 

Et en pratiquant ce calquage entre la situation de l’Espagne d’alors et la nôtre, on comprend non seulement pourquoi la gauche et la droite antiracistes nous vendent Al-Andalus comme un paradis, mais on comprend aussi à quel point ce sont d’authentiques traîtres quand ils luttent contre ceux qui veulent tout simplement rester Français en France.

 

2.      Inégalité face aux armes

 

« […] Les dhimmis se voient par ailleurs interdire la possession et le port d’armes, ce qui place les indigènes vaincus dans une situation d’insécurité et d’infériorité humiliante ». Là encore, comment ne pas faire le parallèle avec notre époque qui permet aux caves des cités de regorger d’armes de guerre, pendant qu’un nationaliste dument inscrit à la fédération française de tir se voit interdit de posséder ne serait qu’un malheureux 9mm.

 

3.      L’impossibilité de l’assimilation des masses

 

C’est un message que nous avons martelé pendant la campagne présidentielle de 2022 mais sur lequel cette contre-histoire d’Al-Andalus nous permet de revenir : si on peut de temps en temps dans des conditions très spéciales assimiler des individus au cas par cas, il est absolument illusoire et véritablement grotesque d’imaginer qu’on puisse assimiler des masses, des populations entières. Voici en effet ce que nous apprend l’exemple espagnol : « L’histoire d’Al-Andalus n’est pas encore totalement terminée en 1492, dans la mesure où l’Espagne unifiée des Rois catholiques doit gérer […] une minorité de musulmans qui demeure rétive aux efforts de conversion souhaités par les souverains au nom de la nécessaire unité religieuse du royaume. Les mesures prises pour favoriser l’assimilation par la conversion ne peuvent empêcher la persistance des croyances, des coutumes, de la langue, des habitudes vestimentaires héritées d’Al-Andalus. En 1568-1571, la révolte des […] » musulmans « […] entraîne une deuxième guerre de Grenade qui inquiète la monarchie espagnole, confrontée par ailleurs à la menace ottomane en Méditerranée. La question sera réglée, entre 1609 et 1614, par l’expulsion […] de ce qui restait de la minorité musulmane. »

 

Bref, Al-Andalus, qui serait le seul exemple de coexistence paradisiaque entre toutes les religions, est une fake news sur toute la ligne

 

Bon nombre d’études historiques, notamment espagnoles, « infirment les visions idéalisées d’une coexistence harmonieuse entre les religions telle que certains la rêvent pour l’avenir ». Al-Andalus a « ainsi été mis en avant, dans le but de justifier l’intégration aux sociétés européennes d’aujourd’hui des communautés musulmanes qui y sont de plus en plus nombreuses », mais tout cela n’en est « pas moins dépourvu de toute consistance historique »…

 

CONCLUSION

 

Enfin, en approchant de la fin de ce 8ème épisode de Cigarillos & Calva je vais utiliser comme Philippe Conrad une citation du professeur d’histoire médiévale Sanchez Saus : « Nous voulons aussi sonner l’alarme. Cette exaltation aveugle et idéaliste d’Al-Andalus n’est pas seulement une preuve de malhonnêteté historique et intellectuelle, c’est aussi, dans la situation actuelle de l’Espagne et du monde, une preuve d’irresponsabilité et nous finirons peut-être tous par en payer le lourd tribut. C’est d’ailleurs celui que payent déjà, dans bien des pays musulmans, au milieu de l’indifférence générale, des chrétiens de confessions différentes, mais aussi des juifs pris dans le cercle infernal que suppose l’application rénovée de la dhimma. Aujourd’hui plus que jamais, face au mythe, la vérité s’avère nécessaire. »

 

J’aurais pu conclure ici, cependant je dois revenir sur un procédé qui se retrouve également à plusieurs endroits du livre de Philippe Conrad, un procédé qui consiste à mettre chrétiens et juifs au même plan en tant que victimes des envahisseurs musulmans et à, parfois, mettre au même plan le comportement des occupants musulmans vis-à-vis des chrétiens, et le comportement des autochtones chrétiens vis-à-vis des étrangers juifs.

 

En effet, c’est évident mais il faut le dire, les chrétiens sont chez eux dans les royaumes chrétiens. Si la nation chrétienne et la nation juive sont en conflit en terre chrétienne, il est normal que ce soit à la nation juive de se soumettre ou de partir, car c’est elle le corps étranger.

 

De plus, Philippe Conrad souligne la complicité de certains nobles wisigoths dans l’invasion musulmane de l’Espagne, mais il passe sous silence les graves accusations jamais démenties de la complicité des juifs dans cette invasion. Jacques Attali lui-même, qu’on peut difficilement qualifier d’antisémite notoire, a écrit en 2002 la chose suivante : « Avec l’aide des juifs qui avaient été bannis d’Espagne, les troupes musulmanes battent le roi Rodéric en juillet 711 et ont tôt fait de conquérir toute la péninsule. » Jacques Attali ajoute ceci : « Jamais les juifs n’ont connu plus beau lieu de séjour que cet islam européen du VIIIème siècle. » Je vais citer deux autres historiens juifs. Toutes ces citations, je les tire de l’excellente enquête d’Hervé Ryssen parue en 2010, intitulée Histoire de l’antisémitisme vue par un goy et remise à l’endroit. Voici donc ce que disent deux historiens juifs.

 

Tout d’abord, l’historien Léon Poliakov admet qu’en 711, la victoire musulmane sur l’Espagne chrétienne propulsa les juifs « en haut de l’échelle sociale, en qualité de conseillers et d’alliés des conquérants ».

 

Ensuite, l’historien Heinrich Graetz explique qu’en 712 à Tolède, cité qui avait accueilli durant trois siècles plusieurs conciles dont certains avaient déplu aux juifs, « les juifs ouvrirent les portes de la ville au général arabe ». L’évêque de Tuy est cependant un peu plus précis : « pendant que les chrétiens invoquaient la protection divine dans les églises, les juifs ouvrirent les portes de l’enceinte et s’unirent avec les musulmans pour massacrer les chrétiens ».

 

Pourquoi je fais cette précision ? Tout simplement pour lutter contre l’erreur de Sanchez Saus, de Philippe Conrad et de beaucoup d’autres – dont Michel Onfray par exemple – une erreur qui consiste à mettre chrétiens et juifs au même plan exactement, dans une vision judéo-chrétienne de l’histoire, une vision absolument décorrélée de toute réalité, car il n’y a jamais eu de fusion entre le judaïsme et le christianisme, bien au contraire. Mais cela, ce sera le sujet du prochain Cigarillos & Calva, le vendredi 12 janvier 2024 à 19h.

 

D’ici là, je vous souhaite de passer un excellent réveillon du nouvel an et tous mes vœux de réussite et de Reconquista pour l’année 2024. A bientôt !