Comme je cite un peu partout de larges extraits du livre de Philippe Conrad, Al-Andalus : l'imposture du "paradis multiculturel", je poste exceptionnellement le script du Cigarillos&Calva n°8 de façon à ce que vous puissiez différencier mes propos, sans guillemets, de ceux de l'auteur, entre guillemets.
***
Al-Andalus :
le révisionnisme cosmopolite
Il y a, en
France, trois sortes de révisionnisme.
Tout d’abord,
il y a le révisionnisme autorisé, c’est celui qui consiste à salir ou à nier
l’histoire des Blancs ou l’histoire de l’Eglise catholique :
-
on peut attaquer la réalité de « nos
ancêtres les Gaulois »,
-
on peut inverser les bourreaux et les victimes
des guerres de religion,
-
on peut inventer toutes sortes de théories
contre sainte Jeanne d’Arc, de sa virginité à son existence-même, en passant
par la façon dont elle est morte et par sa qualité-même de femme,
-
on peut mentir ouvertement sur l’esclavage en
réussissant un double exploit : 1er exploit : réduire
l’esclavage à sa portion la moins longue de l’histoire, c’est-à-dire à celle de
certains « Blancs » contre les Noirs et encore je mets le terme
Blancs entre gros guillemets ; 2ème exploit : nier la
traite des Blancs (hommes, femmes et enfants) et la traite particulière des
Blanches qui s’étend jusqu’à la fin du XXème siècle,
-
on peut réécrire l’histoire de la colonisation en
faisant par exemple croire aux Algériens qu’ils sont un peuple rebelle et indépendant
qui a gagné la guerre d’Algérie.
D’ailleurs, je
me permets une parenthèse à destination des Algériens, qui sont les plus
vindicatifs contre la France, je leur rappelle que lorsque le roi Charles X a décidé
d’installer la France de l’autre côté de la Méditerranée en 1830, l’Algérie
était sous contrôle turc depuis 1515. De plus, comme le rappelle Bernard Lugan
dans son livre Pour en finir avec la colonisation, paru en 2006 aux
éditions du Rocher, au plus fort de la colonisation il y avait 1 500 000 Européens
installés dans tout l’Empire français, or en 2006 il y avait en France plus de
6 millions d’habitants originaires de l’ancien domaine colonial.
Je ferme la
parenthèse et je passe, après le révisionnisme autorisé, au révisionnisme
interdit.
En effet, alors
que ce qu’on appelle le révisionnisme est finalement le mode opératoire de tout
historien qui se respecte, c’est-à-dire l’études des faits sans a priori
ni transposition à d’autres périodes la grille de lecture de notre époque, il y
a un thème sur lequel les résultats de vos recherches historiques peuvent vous mener
droit devant un juge : la triple question du national-socialisme, d’Adolf
Hitler et de ce qu’il est convenu, depuis les années 60, d’appeler la Shoah.
Toute pensée non conforme sur ces questions est, de fait, illégale.
Après le
révisionnisme autorisé et le cas très particulier, spécifique et inédit du
révisionnisme interdit, il y a un troisième révisionnisme qui a sa place, c’est
le révisionnisme politiquement incorrect mais encore autorisé pour
l’instant : celui qui consiste à laver l’honneur de nos ancêtres (dès lors
qu’on ne touche pas trop à la question juive). Et c’est justement le cas de la
Reconquista et d’Al-Andalus. Face au révisionnisme cosmopolite qui est en fait
un pur mensonge, un contre-révisionnisme, une contre histoire existe et tend de
plus en plus à supplanter l’histoire officielle, même si chaque pas fait dans
le sens de la vérité historique est un effort et une bataille idéologique.
Le
révisionnisme cosmopolite sur l’Espagne musulmane consiste à dire que le joug
musulman sur tout ou partie de l’Espagne, au sein d’un espace appelé Al-Andalus,
aurait constitué une espèce de paradis multiculturel et un modèle de
coexistence des religions musulmane, juive et chrétienne ; et que ce
paradis multiculturel aurait été saboté par l’horrible, la fanatique et
l’intolérante Reconquista catholique.
Hé bien voyons
cela de plus près à l’aide de l’ouvrage écrit par Philippe Conrad et paru en
2020 aux éditions de La Nouvelle Librairie, ouvrage titré sans complexe Al-Andalus,
l’imposture du « paradis multiculturel ».
Cependant,
avant de voir en quoi l’histoire de l’Espagne musulmane a été falsifiée par le
camp de la tolérance, restituons un peu le contexte :
-
Les musulmans envahissent l’Espagne en 711 et la
soumettront jusqu’en 1492. Les derniers musulmans seront expulsés quasiment
mille ans après l’invasion, en 1614.
-
La vision partiale et militante de cette période
peut être ainsi résumée : les envahisseurs chrétiens doivent faire
repentance pour avoir détruit le « paradis multiculturel » , le
modèle de civilisation qu’aurait incarné, huit siècles durant, le monde
d’Al-Andalus.
En effet, comme
pour le film « Vaincre ou mourir » sur l’écrasement de la Vendée par
la République, la diffusion de la vérité sur l’histoire de l’Espagne fait peur
aux tenants politiquement correct. Philippe Conrad nous apprend notamment ceci :
« Chez nous aussi, les déconstructeurs sont à l’œuvre […] Tout à
fait révélateur de l’état d’esprit qui prévaut en ce domaine dans la presse
bien-pensante, un article paru dans Le Monde du 13 juin 2019 s’en prend
ainsi au parc historique qui, inspiré du modèle du Puy du Fou, s’est ouvert à
Tolède, l’un des hauts lieux de l’histoire espagnole. Il s’agirait, selon
l’analyse proposée par le journal, de présenter une histoire romancée et
magnifiée de la ville, une entreprise censée renforcer le lien fort que
les Espagnols entretiennent avec leur histoire. Une entreprise jugée
inquiétante en ce qu’elle va légitimer une vision du passé tragique et
conflictuelle qui va naturellement privilégier, au détriment de l’héritage
andalou, le passé wisigothique et reconquérant de la cité du Tage… »
Le Système, c’est-à-dire
les grands médias, le Gouvernement et l’Education nationale, sont porteurs d’une
vision idéalisée d’Al-Andalus qui leur permet d’exprimer et de légitimer leur détestation
de l’Espagne chrétienne.
Vision du
politiquement correct
« La
disparition progressive de l’islam ibérique est perçue comme une catastrophe
irréparable. Dotée d’une civilisation supérieure, pont culturel entre l’Orient
et l’Occident, al-Andalus a été victime des Barbares du Nord et, sept
siècles plus tard, les descendants de ces derniers sont invités à se repentir
et à reconnaître la place qui doit revenir à un islam victime de leurs
ancêtres. »
« L’historiquement
correct d’aujourd’hui a validé la vision selon laquelle l’Al-Andalus musulman
avait été une terre de tolérance […] qui permettait la coexistence
pacifique des trois religions musulmane, juive et chrétienne. »
Si on remet
l’histoire à l’endroit
« Nous savons
aujourd’hui que l’Espagne musulmane a instauré, comme toutes les sociétés
islamiques au fur et à mesure que s’effectuait la conquête, la dhimmitude, un
système autorisant, certes, la pratique d’autres religions mais réduisant leurs
fidèles […] au rang de sujets de seconde zone, soumis à des discriminations
fiscales, judiciaires ou vestimentaires humiliantes, confirmant dans l’espace
du quotidien la supériorité reconnue aux […] » musulmans.
Dhimmitude
Dans son
ouvrage, Philippe Conrad explique en quoi consiste la dhimmitude, ce traitement
qui vise à soumettre et à dégrader les chrétiens sur leurs propres terres, sans
oublier de rappeler que les dhimmis étaient « régulièrement rançonnés ou
massacrés », notamment en raison de la vulnérabilité qu’occasionnait de
fait l’interdiction du port d’arme.
La dhimmitude c’est
aussi cet odieux système de collecte d’enfants Européens destinés à servir d’infanterie
aux occupants musulmans : ce prélèvement d’enfants blancs est pratiqué du
XIVème au XVIIème siècle. Voilà plus de 300 ans d’injustice faite aux enfants
blancs dont n’ont rien à foutre les gauchistes qui nous rebattent pourtant les
oreilles des plus de 300 ans d’esclavage des Noirs. Je ne dis pas cela pour
nier la souffrance de quelque peuple que ce soit, au contraire, je le dis pour m’élever
contre l’injustice permanente faite aux victimes blanches dont la couleur de
peau leur enlève systématiquement ce statut de victime après lequel, certes,
nous ne courons pas, mais qui permet de mettre à mal l’idée antiblanche selon
laquelle nous serions les grands méchants de l’histoire de l’humanité.
Al-Andalus prouve tout le contraire.
La condition
très particulière des dhimmis est une preuve parmi beaucoup d’autres que les
musulmans ne sont pas des persécutés mais des persécuteurs.
Des parallèles
avec notre époque
1.
Pro-musulmans contre défenseurs de la nation
En l’an 713, « le
noble wisigoth Théodomir traite avec les envahisseurs pour conserver le
contrôle personnel d’une partie du sud-est de la péninsule et ce scénario se
reproduit dans d’autres régions. Il facilite la tâche des […] » musulmans « […]
dont les effectifs sont limités ».
En 721, les
musulmans subissent une défaite à Toulouse contre Eudes d’Aquitaine. Et en 722,
les Espagnols infligent enfin à leur tour une défaite aux musulmans dans les
montagnes asturiennes, dans une ville qui s’appellera par la suite Covadonga, une
altération de Cova dominica, nom donné au sanctuaire élevé en l’honneur de la
Vierge Marie par les Espagnols qui attribuèrent leur victoire contre les
musulmans à la protection de la sainte mère de Dieu. « Dix ans plus tard, le
Franc Charles Martel donne un coup d’arrêt aux initiatives musulmanes en Gaule
à la bataille de Poitiers. […] La pression des principautés chrétiennes du
Nord et de l’Empire carolingien stabilise la frontière entre les mondes
musulman et chrétien […]. »
Ce qu’on voit
ici est un schéma calquable sur la situation que nous connaissons actuellement :
è
les nobles wisigoths qui aident l’ennemi à s’installer
en Espagne pour conserver leur position dominante personnelle, sont comme le
gouvernement et les associations gauchistes qui aident le tiers-monde à s’installer
en France pour conserver leur domination
sur la droite anti-immigrationniste
è
Eudes d’Aquitaine, les Espagnols des Asturies et
Charles Martel qui ont défendu leurs terres, leurs foyers, leur foi et leur
liberté, sont ce qu’on appellerait aujourd’hui des fachos, des terroristes d’ultra
droite néo-nazis opposés au dogme du très-bien-vivre-ensemble
Et en
pratiquant ce calquage entre la situation de l’Espagne d’alors et la nôtre, on
comprend non seulement pourquoi la gauche et la droite antiracistes nous
vendent Al-Andalus comme un paradis, mais on comprend aussi à quel point ce
sont d’authentiques traîtres quand ils luttent contre ceux qui veulent tout
simplement rester Français en France.
2.
Inégalité face aux armes
« […] Les
dhimmis se voient par ailleurs interdire la possession et le port d’armes, ce
qui place les indigènes vaincus dans une situation d’insécurité et d’infériorité
humiliante ». Là encore, comment ne pas faire le parallèle avec notre
époque qui permet aux caves des cités de regorger d’armes de guerre, pendant qu’un
nationaliste dument inscrit à la fédération française de tir se voit interdit
de posséder ne serait qu’un malheureux 9mm.
3.
L’impossibilité de l’assimilation des
masses
C’est un
message que nous avons martelé pendant la campagne présidentielle de 2022 mais
sur lequel cette contre-histoire d’Al-Andalus nous permet de revenir : si
on peut de temps en temps dans des conditions très spéciales assimiler des
individus au cas par cas, il est absolument illusoire et véritablement grotesque
d’imaginer qu’on puisse assimiler des masses, des populations entières. Voici en
effet ce que nous apprend l’exemple espagnol : « L’histoire d’Al-Andalus
n’est pas encore totalement terminée en 1492, dans la mesure où l’Espagne unifiée
des Rois catholiques doit gérer […] une minorité de musulmans qui demeure
rétive aux efforts de conversion souhaités par les souverains au nom de la
nécessaire unité religieuse du royaume. Les mesures prises pour favoriser l’assimilation
par la conversion ne peuvent empêcher la persistance des croyances, des
coutumes, de la langue, des habitudes vestimentaires héritées d’Al-Andalus. En 1568-1571,
la révolte des […] » musulmans « […] entraîne une deuxième guerre de
Grenade qui inquiète la monarchie espagnole, confrontée par ailleurs à la
menace ottomane en Méditerranée. La question sera réglée, entre 1609 et 1614,
par l’expulsion […] de ce qui restait de la minorité musulmane. »
Bref,
Al-Andalus, qui serait le seul exemple de coexistence paradisiaque entre toutes
les religions, est une fake news sur toute la ligne
Bon nombre d’études
historiques, notamment espagnoles, « infirment les visions idéalisées d’une
coexistence harmonieuse entre les religions telle que certains la rêvent pour l’avenir ».
Al-Andalus a « ainsi été mis en avant, dans le but de justifier l’intégration
aux sociétés européennes d’aujourd’hui des communautés musulmanes qui y sont de
plus en plus nombreuses », mais tout cela n’en est « pas moins
dépourvu de toute consistance historique »…
CONCLUSION
Enfin, en
approchant de la fin de ce 8ème épisode de Cigarillos & Calva
je vais utiliser comme Philippe Conrad une citation du professeur d’histoire
médiévale Sanchez Saus : « Nous voulons aussi sonner l’alarme. Cette exaltation
aveugle et idéaliste d’Al-Andalus n’est pas seulement une preuve de
malhonnêteté historique et intellectuelle, c’est aussi, dans la situation
actuelle de l’Espagne et du monde, une preuve d’irresponsabilité et nous
finirons peut-être tous par en payer le lourd tribut. C’est d’ailleurs celui
que payent déjà, dans bien des pays musulmans, au milieu de l’indifférence
générale, des chrétiens de confessions différentes, mais aussi des juifs pris
dans le cercle infernal que suppose l’application rénovée de la dhimma. Aujourd’hui
plus que jamais, face au mythe, la vérité s’avère nécessaire. »
J’aurais pu
conclure ici, cependant je dois revenir sur un procédé qui se retrouve
également à plusieurs endroits du livre de Philippe Conrad, un procédé qui consiste
à mettre chrétiens et juifs au même plan en tant que victimes des envahisseurs
musulmans et à, parfois, mettre au même plan le comportement des occupants
musulmans vis-à-vis des chrétiens, et le comportement des autochtones chrétiens
vis-à-vis des étrangers juifs.
En effet, c’est
évident mais il faut le dire, les chrétiens sont chez eux dans les royaumes
chrétiens. Si la nation chrétienne et la nation juive sont en conflit en terre
chrétienne, il est normal que ce soit à la nation juive de se soumettre ou de
partir, car c’est elle le corps étranger.
De plus, Philippe
Conrad souligne la complicité de certains nobles wisigoths dans l’invasion
musulmane de l’Espagne, mais il passe sous silence les graves accusations jamais
démenties de la complicité des juifs dans cette invasion. Jacques Attali
lui-même, qu’on peut difficilement qualifier d’antisémite notoire, a écrit en
2002 la chose suivante : « Avec l’aide des juifs qui avaient été bannis
d’Espagne, les troupes musulmanes battent le roi Rodéric en juillet 711 et ont
tôt fait de conquérir toute la péninsule. » Jacques Attali ajoute ceci :
« Jamais les juifs n’ont connu plus beau lieu de séjour que cet islam
européen du VIIIème siècle. » Je vais citer deux autres historiens juifs. Toutes
ces citations, je les tire de l’excellente enquête d’Hervé Ryssen parue en 2010,
intitulée Histoire de l’antisémitisme vue par un goy et remise à l’endroit.
Voici donc ce que disent deux historiens juifs.
Tout d’abord, l’historien
Léon Poliakov admet qu’en 711, la victoire musulmane sur l’Espagne chrétienne propulsa
les juifs « en haut de l’échelle sociale, en qualité de conseillers et d’alliés
des conquérants ».
Ensuite, l’historien
Heinrich Graetz explique qu’en 712 à Tolède, cité qui avait accueilli durant
trois siècles plusieurs conciles dont certains avaient déplu aux juifs, « les
juifs ouvrirent les portes de la ville au général arabe ». L’évêque de Tuy
est cependant un peu plus précis : « pendant que les chrétiens invoquaient
la protection divine dans les églises, les juifs ouvrirent les portes de l’enceinte
et s’unirent avec les musulmans pour massacrer les chrétiens ».
Pourquoi je
fais cette précision ? Tout simplement pour lutter contre l’erreur de Sanchez
Saus, de Philippe Conrad et de beaucoup d’autres – dont Michel Onfray par
exemple – une erreur qui consiste à mettre chrétiens et juifs au même plan
exactement, dans une vision judéo-chrétienne de l’histoire, une vision
absolument décorrélée de toute réalité, car il n’y a jamais eu de fusion entre
le judaïsme et le christianisme, bien au contraire. Mais cela, ce sera le sujet
du prochain Cigarillos & Calva, le vendredi 12 janvier 2024 à 19h.
D’ici là, je
vous souhaite de passer un excellent réveillon du nouvel an et tous mes vœux de
réussite et de Reconquista pour l’année 2024. A bientôt !